Le Wolvendael Hockey Club n’a pas pour vocation d’être un club comme les autres. Le Wolvendael Hockey Club sera différent.

Le temps passe si vite que les premiers jours de notre grande aventure semblent autant dater d’hier, que d’il y a une éternité. A l’occasion de nos 20 ans (toutes nos initiatives pour les 15 ans ayant été annulées pour cause de COVID), il semblait naturel de donner un coup d’œil rapide dans le rétro pour donner la chance à tou.te.s les membres actuels de connaitre l’histoire de leur club, leur permettant de pouvoir en écrire les prochains chapitres.

Après avoir joué de nombreuses années en équipe jeune à Uccle Sport, puis au sein de son inénarrable club satellite du Quirinal (disparu dans les années 2000), Pierre, Thomas, Olivier et votre narrateur du jour (Ben) sont partis à la conquête de l’ULB après nos études secondaires. A noter que nous sommes aujourd'hui encore tous joueurs au sein de La Meute.

Des parcours avec plus ou moins de réussites, mais durant lesquels la guindaille et le monde folklorique ont fait l’unanimité. Activités chronophages s’il en est, le hockey est alors passé en mode hibernation. Une saison moyenne à Ixelles durant nos études aura fini de nous décourager de la pratique du hockey.

Fin 2004, alors que je suis en voyage pour 5 mois dans le sud-est asiatique après la fin de mes études, nous débutons une discussion par « chat messenger » avec Pierre sur la potentialité de créer notre propre club.

L’idée de créer notre propre structure n’avait jamais été une fin de soi mais il est vrai que nous avons toujours trouvé l’approche de nos différents clubs formateurs très stéréotypée et impersonnelle. En résumant fortement la dynamique de l'époque à Uccle Sport : soit tu faisais partie du club depuis les classes de jeunes, tu étais issus d'une famille de hockeyeurs. Soit tu étais déplacé d'équipe en équipe, tenu à l'écart des décisions. Nous parlons ici d'un temps où les terrains gazon existaient encore malgré leur remplacement par des terrains synthétique sablé. Notre équipe nationale était loin d'avoir la même aura, et le nombre d'affilié.e.s à la Fédération était évidemment bien moindre qu'aujourd'hui.

Je dirais que notre mobilisation relevait davantage d'une envie d’avoir notre destin en main et de pouvoir faire ce qu’il nous plaisait, au lieu d’intégrer un club existant, avec une nouvelle équipe inscrite dans une catégorie du fond du panier.

De fil en aiguille, les choses s’emballent rapidement et nous commençons déjà à coucher quelques noms par mail, tout en n’osant pas vraiment y croire. C’est Pierre et Thomas qui prennent les choses en main à l’époque pour lancer les démarches et activer leurs réseaux tentaculaires.

Le mois de janvier 2005 fut assez crucial puisqu’il permit à Pierre de contacter la Fédération (ARBH) pour connaitre les modalités liées à la création d’un club avec son propre matricule. Une rapide discussion sur le lieu qui pourrait nous accueillir nous mène sur les terres de Linkebeek. Ils disposent d’un terrain, ils gèrent un club familial à échelle humaine et nous avons déjà eu historiquement l’occasion d'effleurer leur esprit de la fête du bout des doigts lors de plusieurs participations convaincantes à leur tournoi annuel.

Le premier frein à notre inscription auprès de l’ARBH peut sembler ridicule aujourd’hui, mais il était d'une importance capitale pour la suite de notre aventure : pour pouvoir créer un club, il fallait alors disposer d’un noyau de 25 joueurs inscrits. Nous étions 5. Les mois suivants furent donc passé à recruter notre première armée mexicaine. Nous avions même déjà demandé une possible dérogation (qui nous avait été accordée) à la Fédération au cas ou nous ne réussirions pas à rassembler autant de monde sous nos couleurs. Même s’ils ne sont plus parmi nous pour le lire, je profite de cette occasion pour remercier Paul Vranckx et Michel Siroux à l’ARBH qui nous ont accompagné avec bienveillance et humour tout au long de la création de notre matricule. Je ne vous apprends rien, notre sport et sa fédération ont considérablement évolué depuis ces 20 dernières années mais nous avons toujours obtenu tout le soutien nécessaire auprès de la Fédération. Notamment grâce à l'intermédiaire de son sympathique président de l'époque : Marc Coudron.

Dans un échange de mail du 7 mars 2005, nous étions 10. Puis 13, 4 jours plus tard. Il faut dire que le positivisme légendaire de notre président lui faisait coucher sur cette liste toutes personnes qui répondaient par un « oui peut-être » à sa question maintes fois répétées à l’époque : « tu serais pas chaud de jouer dans notre club à Linkebeek ? ».

Chacun y allait alors de son mail à tous ses contacts, mobilisait son réseau universitaire, mots aux valves, communications sur Facebook...Un jeune réseau social qui venait de voir le jour un an auparavant et qui semblait s’ouvrir à un futur radieux, même si on ne savait toujours pas trop à quoi ça allait servir.

Parallèlement à cette course effrénée aux transferts, les contacts se multipliaient avec le CA du Linkebeek HC. Pierre et Thomas furent invités à participer à un Conseil d’Administration le 27 février 2005 pour discuter ensemble des modalités pratiques de notre installation sur leurs terres. Le mail de debrief que j’ai reçu de Pierre le lendemain alors que je me trouvais au Laos laissait présager le meilleur : un slot d’entrainement d’une heure trente, une place au CA, un entraineur.

J’appris plus tard à mon retour en Belgique que les nombreuses fautes d’orthographe contenues dans ce mail enthousiaste  n’étaient pas autant liées aux lacunes syntaxiques du président qu’aux décilitres de vin qui coulaient encore dans ses veines suite à ce CA. J’aurai eu l’occasion de m’en rendre compte de mes propres yeux par la suite : les CA du Linkebeek HC s'accompagnaient souvent de dégustation de nombreuses bonnes bouteilles. A l'époque, nous avions 22 ans et nos retours de Linkebeek étaient "compliqués"

Personne ne se doutait du fait que notre club n’était à ce moment-là constitué que de 10 membresdont 3 n’ont finalement jamais joué un seul match sous nos couleurs. La théorie qui nous animait alors était de foncer, tout en se disant qu’on y arriverait, d’une manière ou d’une autre.

A force de via via, nous avons finalement réussi à composer un groupe disparate d’environ 30 joueurs qui ne se connaissaient pas, pour la plupart. Il s’agissait soit d’anciens coéquipiers qui avaient arrêtés comme nous après leurs classes en jeunes, soit d’amis d’amis croisés en soirée, ou encore de joueurs rencontrés lors de notre passage à l’ULB. Le miracle opérait, puisque tous avaient déjà au moins tenu une fois un stick dans leur main au cours de 10 dernières années.

Notre premier match amical fut organisé en aout 2005 contre la Sapinière (club qui existe encore aujourd'hui) et dont certains membres illustres de l'époque jouent, ou ont joué au Wolvendael.

La question du nom s’est posée avant même d’avoir les joueurs. Il ne me semble pas que nous ayons hésité bien longtemps et la première trace que je retrouve dans mes archives à ce propos remonte au 14 janvier 2005.

Certains nous ont fait la réflexion à l’époque : face à l’embarras du choix, pourquoi avoir décidé de choisir le Wolvendael HC. ?

Je dois dire qu'en prenant le temps d’y repenser, c'est presque étonnant que nous n’ayons pas choisi un nom plus ronflant. Même si ça aurait fait long à mettre sur un maillot, nous aurions tout aussi bien pu porter aujourd’hui les couleurs du « Ninja Dragon hockey Club » ou encore du « Catapult Dynamite Hockey Club ».

Notre rapport au nom "Wolvendael" est multiple. Il est principalement lié au parc du Wolvendael dans le haut de Uccle, où nous allions régulièrement jouer au foot avec les compères durant notre adolescence. Pour moi, il s’agit également d’une belle référence au club historique du Wolvendael HC qui jouait sur un terrain en herbe dans le haut du parc du même nom et qui disparut faute de membre autour de années 80. C’est dans ce club que mon papa fit ses premiers débuts au hockey, tout un symbole.

Le choix du premier logo fut laissé à Olivier, qui disposait de la créativité et aussi des connaissances suffisantes du programme Photoshop. La mascotte du loup s’est logiquement imposée d’elle-même et nous a suivi même s'il est passé par différents états. Ici, le tout premier logo imaginé et conçu par Olivier.

Les maillots étaient alors des polos blancs achetés chez Décathlon et flockés grossièrement avec notre nouveau logo. Je me rappelle cependant d’une discussion animée autour de la nécessité ou non de mettre la mention « anno 2005 » sur le logo…il semblait à la plupart totalement ridicule d’insérer cette mention vu l’âge de notre structure. Je pense tout bonnement que personne à l’époque ne pensait qu’on en serait là aujourd’hui, 20 ans plus tard.

A suivre...